RSE en entreprise : 10 idées reçues à déconstruire pour comprendre ce qu’est (vraiment) la Responsabilité Sociétale des Entreprises

Qu’est-ce que la RSE dans une PME ? Découvrez les idées reçues les plus fréquentes, les 8 domaines clés de l’ISO 26000 et des exemples d’actions concrètes pour engager votre entreprise durablement.

RSE

10/10/202511 min read

RSE en entreprise : 10 idées reçues à déconstruire pour comprendre ce qu’est (vraiment) la RSE
RSE en entreprise : 10 idées reçues à déconstruire pour comprendre ce qu’est (vraiment) la RSE

La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) s’impose désormais comme un levier stratégique incontournable, y compris pour les PME et TPE. Pourtant, malgré sa diffusion dans le langage courant, la RSE reste entourée de nombreuses idées reçues.
Beaucoup d’entreprises pensent encore qu’elle se limite à planter des arbres, trier ses déchets ou publier un rapport de plus.

Pourtant, la RSE n’est ni un gadget, ni une mode : c’est une démarche globale de performance durable, qui relie les enjeux économiques, sociaux et environnementaux.

Cet article vise à clarifier ce qu’est vraiment la RSE, à distinguer les obligations légales des actions volontaires, et à donner des clés concrètes pour engager une démarche réaliste et adaptée aux PME.

1️⃣ Idée reçue n°1 : « La RSE, c’est juste pour les grandes entreprises »

C’est sans doute la plus répandue.
La RSE serait réservée aux grands groupes, parce qu’ils disposent de moyens humains, financiers et d’une obligation réglementaire de reporting.

En réalité, toute entreprise, quelle que soit sa taille, a un rôle à jouer.
La norme ISO 26000 définit la RSE comme « la responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la société et l’environnement ».
Cela s’applique donc aussi bien à une PME de 15 personnes qu’à un groupe international.

💬 Un chiffre clé : selon Bpifrance Le Lab, plus de 60 % des PME ont déjà mis en place au moins une action RSE, souvent sans le formaliser.

👉 Le véritable enjeu, pour les petites structures, est d’adapter la démarche à leur échelle, en priorisant les actions à fort impact local et humain.

2️⃣ Idée reçue n°2 : « La RSE, c’est uniquement de l’écologie »

La RSE ne se résume pas à l’environnement 🌱.
Bien sûr, la gestion des déchets, la réduction de l’empreinte carbone ou l’efficacité énergétique en font partie.
Mais la démarche est beaucoup plus large : elle englobe toutes les interactions de l’entreprise avec la société et ses parties prenantes.

La norme ISO 26000 identifie 8 domaines d’action complémentaires :

  1. La gouvernance : transparence, éthique, pilotage durable.

  2. Les droits de l’homme : respect, équité, lutte contre les discriminations.

  3. Les relations et conditions de travail : bien-être, santé, dialogue social.

  4. L’environnement : gestion responsable des ressources et des déchets.

  5. La loyauté des pratiques : anticorruption, concurrence loyale, achats responsables.

  6. Les questions relatives aux consommateurs : sécurité, transparence, écoute client.

  7. Les communautés et le développement local : ancrage territorial, mécénat, partenariats.

  8. La digitalisation et les impacts technologiques (approche récente souvent intégrée à la gouvernance).

👉 Autrement dit, la RSE touche tous les services : RH, achats, marketing, production, communication, direction générale.

3️⃣ Idée reçue n°3 : « La RSE, c’est une contrainte qui coûte cher »

C’est une crainte courante, surtout dans les PME.
Pourtant, les retours d’expérience montrent que les démarches RSE génèrent des économies durables et une meilleure performance globale.

  • Réduction des consommations d’énergie et des déchets = moins de coûts fixes.

  • Diminution du turnover et meilleure marque employeur = baisse des coûts RH.

  • Amélioration de la qualité et de la satisfaction client = fidélisation accrue.

💰 Selon France Stratégie, une entreprise engagée dans une démarche RSE structurée peut améliorer sa rentabilité de jusqu’à 13 % à moyen terme.

👉 La clé est d’éviter la surenchère et de commencer par des actions simples, mesurables et cohérentes avec la stratégie.

4️⃣ Idée reçue n°4 : « La RSE, c’est juste du greenwashing »

Le greenwashing est effectivement un risque — mais il ne définit pas la RSE.
Le greenwashing consiste à communiquer sur des engagements environnementaux exagérés ou non fondés.

La RSE, elle, repose sur une démarche structurée, transparente et mesurable, articulée autour de plans d’actions et d’indicateurs de suivi.

🧩 Une entreprise peut éviter le greenwashing en :

  • publiant des données vérifiables,

  • impliquant ses salariés dans la démarche,

  • adoptant une labellisation externe (Lucie, Engagé RSE, Ecovadis…),

  • et en alignant la communication sur les actions réellement menées.

👉 En 2025, les nouvelles directives européennes (CSRD) renforcent cette exigence de transparence : le reporting extra-financier devient un outil de pilotage, et non plus un simple document de communication.

5️⃣ Idée reçue n°5 : « La RSE, c’est du bonus, pas une priorité stratégique »

Faux.
La RSE n’est pas une option, c’est une composante essentielle de la stratégie d’entreprise.

Les organisations les plus performantes ont intégré la durabilité comme un facteur de compétitivité :

  • elle renforce la résilience face aux crises,

  • elle améliore la réputation et la confiance des clients,

  • elle attire les talents,

  • elle sécurise les relations avec les investisseurs et les banques.

📊 En 2025, 75 % des investisseurs intègrent déjà des critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance) dans leurs décisions (source : Deloitte).

👉 Une stratégie RSE bien conçue est une assurance économique et sociale à long terme.

6️⃣ Idée reçue n°6 : « La RSE, c’est l’affaire du service RH ou du responsable communication »

Autre erreur fréquente : croire que la RSE dépend d’un seul service.
En réalité, c’est une démarche collective et transversale.

La direction doit porter la vision, mais chaque service a un rôle à jouer :

  • Les RH sur la QVT, l’inclusion et la formation.

  • Les achats sur la politique fournisseurs responsables.

  • Le marketing sur la transparence et l’éthique.

  • Les IT sur la sobriété numérique et la cybersécurité.

  • Les équipes terrain sur l’efficacité énergétique et la sécurité.

👉 La RSE devient ainsi un langage commun qui relie les fonctions entre elles et renforce la cohérence interne.

7️⃣ Idée reçue n°7 : « La RSE, c’est obligatoire pour tout le monde »

Non.
Il faut distinguer les obligations réglementaires des initiatives volontaires.

Obligations légales :

  • Bilan carbone pour certaines entreprises de plus de 500 salariés.

  • Déclaration de performance extra-financière (CSRD) pour les grandes structures cotées.

  • Devoir de vigilance pour les multinationales.

Démarche volontaire :

Pour une PME, la RSE reste une démarche d’engagement libre, mais fortement incitée par le marché :

  • Appels d’offres publics intégrant des critères RSE,

  • Attentes des clients B2B,

  • Recherche de sens des collaborateurs.

👉 En d’autres termes : même si la RSE n’est pas toujours obligatoire, elle devient incontournable pour rester compétitif.

8️⃣ Idée reçue n°8 : « La RSE, c’est compliqué à mettre en place »

Pas forcément !
La clé, c’est la progressivité. Une démarche RSE peut se construire pas à pas, en partant de ce qui existe déjà.

Exemple d’actions simples et concrètes :

  • Mettre en place le tri sélectif et réduire les impressions papier.

  • Optimiser les déplacements (mobilité douce, télétravail, visio).

  • Créer un groupe de travail interne sur la QVT.

  • Acheter local ou labellisé.

  • Organiser une journée solidaire ou un partenariat associatif.

  • Former les managers à la communication bienveillante.

💬 L’important est de formaliser la démarche (objectifs, indicateurs, calendrier) pour qu’elle s’inscrive dans le temps.

9️⃣ Idée reçue n°9 : « La RSE, c’est uniquement une question d’image »

C’est un levier de marque employeur, oui — mais bien plus que cela.

Les entreprises qui intègrent la RSE constatent une hausse de l’engagement des collaborateurs, une meilleure cohésion et une culture d’entreprise plus forte.

👉 Selon une étude de Korn Ferry (2025), 72 % des salariés déclarent être plus motivés dans une entreprise engagée.

Et au-delà du facteur humain, la RSE devient aussi un argument commercial : les clients B2B et B2C veulent des marques responsables.

🔟 Idée reçue n°10 : « Une PME ne peut pas se faire accompagner, c’est trop cher »

C’est faux.
De nombreux dispositifs publics et privés permettent de financer un accompagnement RSE :

  • BPI France, ADEME, Régions, CCI proposent des diagnostics subventionnés.

  • Des cabinets spécialisés accompagnent les PME avec des formats courts, adaptés à leurs moyens.

L’accompagnement permet de :

  • Structurer la démarche (diagnostic, feuille de route, indicateurs).

  • Prioriser les actions les plus pertinentes.

  • Fédérer les équipes autour d’un projet commun.

  • Obtenir une labellisation RSE (Lucie, Engagé RSE, Ecovadis…).

👉 En somme, se faire accompagner, c’est accélérer et sécuriser la démarche tout en gagnant en crédibilité externe.

🌱 Focus : Les 8 domaines clés de la RSE selon ISO 26000

  1. Gouvernance : pilotage éthique et stratégique.

  2. Droits de l’homme : respect et équité.

  3. Relations et conditions de travail : santé, sécurité, QVT.

  4. Environnement : sobriété, énergie, déchets.

  5. Loyauté des pratiques : transparence et équité.

  6. Consommateurs : qualité, sécurité, écoute.

  7. Communautés locales : contribution au développement territorial.

  8. Technologies et digital : usage responsable, cybersécurité, sobriété numérique.

👉 Ces thématiques forment une boussole de pilotage pour une stratégie RSE cohérente et durable.

🧰 Exemples d’actions concrètes à mettre en place

La RSE ne doit pas être perçue comme une liste de contraintes, mais comme une opportunité d’agir concrètement au quotidien. Pour une PME, il s’agit avant tout d’adapter les actions à son échelle, à ses ressources et à sa culture interne. Voici des exemples d’initiatives simples, efficaces et cohérentes avec les 8 domaines de l’ISO 26000.

💼 Gouvernance et pilotage responsable

Tout commence par la gouvernance. Mettre en place un comité RSE interne, même restreint, permet d’assurer le suivi de la démarche et de définir des priorités claires. Ce comité peut regrouper des collaborateurs de différents services, ce qui favorise la transversalité et la participation.
L’entreprise peut également formaliser une charte éthique ou un code de conduite pour rappeler ses valeurs : transparence, loyauté, respect, équité.
Enfin, la publication annuelle d’un rapport d’impact simplifié ou d’un “bilan RSE” montre aux parties prenantes (clients, partenaires, fournisseurs) que la démarche s’inscrit dans la durée et s’appuie sur des indicateurs concrets.

👩‍💼 Ressources humaines et qualité de vie au travail

La dimension humaine est centrale dans toute stratégie RSE.
Une PME peut agir sur plusieurs leviers : la prévention des risques psychosociaux, la promotion du télétravail responsable, ou encore l’amélioration de la qualité de vie au travail (QVCT).
Mettre en place une charte de télétravail ou repenser les horaires pour favoriser l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle sont des mesures simples mais très impactantes.
Il est également possible d’instaurer un plan de formation interne, par exemple sur la communication bienveillante, la gestion du stress ou la diversité.
Ces actions renforcent la cohésion d’équipe, la motivation et la fidélisation des talents.

🌍 Environnement et sobriété énergétique

Sur le plan environnemental, chaque geste compte.
Une entreprise peut commencer par réduire ses impressions papier, supprimer les gobelets jetables, ou installer un système de tri sélectif clair et accessible.
La réduction de la consommation d’énergie (en optimisant le chauffage, l’éclairage, les serveurs numériques) ou la mise en place d’un plan de mobilité douce pour les trajets domicile-travail (covoiturage, vélos, télétravail) sont des leviers puissants.
Certaines PME vont plus loin en évaluant leur bilan carbone simplifié, ce qui leur permet d’identifier les postes d’émission prioritaires et de construire un plan d’action à moyen terme.

🤝 Achats responsables et relations fournisseurs

Les achats responsables constituent un domaine souvent sous-estimé mais très porteur.
Une PME peut par exemple privilégier les fournisseurs locaux ou labellisés, favorisant ainsi l’économie du territoire et la réduction des émissions liées au transport.
Il est également pertinent d’intégrer des critères sociaux et environnementaux dans les appels d’offres ou les contrats fournisseurs.
Cette démarche de sourcing responsable contribue à renforcer la crédibilité de l’entreprise auprès de ses partenaires et peut même ouvrir de nouvelles opportunités commerciales, notamment dans les marchés publics où les critères RSE sont désormais incontournables.

📣 Communication et transparence

Une communication RSE efficace repose sur la sincérité et la cohérence.
Plutôt que de multiplier les messages institutionnels, il est préférable de partager des exemples concrets d’actions réalisées : réduction des déchets, actions solidaires, formations internes…
Créer une rubrique dédiée à la RSE sur le site web, ou partager des témoignages collaborateurs sur les réseaux sociaux, permet d’humaniser la démarche et de renforcer la marque employeur.
L’entreprise peut aussi publier un rapport d’impact annuel ou un bilan simplifié des résultats RSE, même non obligatoire, pour illustrer sa progression.

💬 Relations clients et qualité de service

Les clients sont des acteurs clés de la réussite d’une démarche RSE.
Mettre en place des enquêtes de satisfaction régulières, favoriser la transparence sur les produits et services, et assurer un service après-vente réactif sont autant d’actions concrètes pour renforcer la confiance.
L’entreprise peut aussi s’engager dans des actions de sensibilisation de ses clients à des comportements plus durables : choix de produits recyclables, limitation des emballages, consommation raisonnée.
Ces initiatives renforcent la fidélisation et la différenciation sur le marché.

🧩 Ancrage territorial et développement local

Une PME a souvent un impact direct sur son territoire : création d’emplois, partenariats, mécénat, implication dans la vie locale.
Elle peut par exemple participer à des forums emploi, soutenir des associations locales, ou proposer du bénévolat de compétences à ses salariés.
Ces actions contribuent à construire une image positive de l’entreprise dans son environnement immédiat tout en générant du sens pour les collaborateurs.
Certaines structures mettent également en place des partenariats écoles-entreprises pour favoriser la transmission de savoirs et la découverte des métiers.

💻 Sobriété numérique et transformation responsable

Avec la montée du digital, la sobriété numérique devient une composante essentielle de la RSE.
L’entreprise peut commencer par sensibiliser ses équipes à la gestion raisonnée des emails, à la limitation du stockage de fichiers inutiles ou à la mise en veille automatique des appareils.
Elle peut aussi réaliser un diagnostic de ses outils numériques pour identifier les doublons et rationaliser l’usage des plateformes collaboratives (Teams, Slack, Notion, etc.).
En parallèle, la sécurité des données et la prévention des cyber-risques sont des enjeux majeurs, tout comme la formation des collaborateurs à ces sujets.

✳️ En résumé

Ces actions, simples mais structurantes, permettent de passer de l’intention à la mise en mouvement.
Elles démontrent qu’une démarche RSE efficace ne nécessite pas de gros investissements, mais plutôt une vision claire, de la cohérence et une mobilisation collective.

Commencer par de petits pas, mais les documenter, les suivre et les valoriser, c’est déjà faire de la RSE au quotidien.

🧩 Comment un cabinet expert peut accompagner votre démarche

Un cabinet spécialisé en diagnostic interne, RSE et stratégie durable aide à :

  • Identifier les priorités selon votre taille, votre secteur et vos enjeux.

  • Mesurer l’existant (forces, risques, opportunités).

  • Structurer un plan d’action réaliste.

  • Former les collaborateurs et managers à la RSE et à ses impacts métiers.

  • Mettre en place des indicateurs de performance durables (KPIs ESG).

  • Préparer une labellisation ou un reporting CSRD simplifié.

Cet accompagnement permet de transformer la RSE en levier de performance, plutôt qu’en simple discours.

Conclusion

La RSE n’est pas un mythe, ni un luxe réservé aux grands groupes.
C’est un outil stratégique puissant, qui améliore la performance, la cohésion, la résilience et l’attractivité d’une entreprise.

Pour une PME, il s’agit d’une formidable opportunité d’innover, d’anticiper les transformations, et de s’inscrire durablement dans son territoire.

👉 En 2026, les entreprises les plus performantes ne seront pas seulement celles qui produisent bien, mais celles qui produisent mieux : avec sens, transparence et impact positif.

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